Dessins & gravures - Jacques Brown

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SON ŒUVRE GRAVEE : L’ARTISTE-ARTISAN. Au début des années 50, Jacques Brown se met en quête d’un nouveau lieu de travail favorable à son inspiration. Il s’installe au 27 rue Duret : c’est un ancien atelier de prises de vues photographiques de voitures à cheval qui circulaient dans le bois de Boulogne1. L’atelier offre un espace considérable, doté d’une grande verrière, situé dans la cour d’un immeuble et dispose d’un espace extérieur. La première chose que Jacques Brown construit dans l’atelier est un gigantesque établi pour se donner une grande liberté d’action. Il aime le travail manuel : c’est un artiste – artisan qui conçoit l’art comme du bricolage. Il s’intéresse aux divers moyens et techniques de production d’une œuvre notamment celles dites classiques comme le dessin, la peinture et la gravure : c’est un artiste pluridisciplinaire, un artiste plasticien qui aime créer à partir de supports variés.

 Les lithographies : expérimentation Il réalise une vingtaine de lithographies dans les années 1950 dont un seul autoportrait. Le choix des sujets : vues de l’atelier, nus académiques, portraits familiaux, et paysages de vacances, reste très lié aux premiers dessins et croquis des années 1947 et 1948. Il est vraisemblable qu’avançant rapidement dans la recherche de son trait et de ses sujets, Jacques Brown ait très vite occulté ce travail pour se consacrer plus à la linogravure et à la peinture. On peut donc considérer ce travail comme une expérimentation, qui bien que se situant dans la continuité des dessins, marque d’une part un arrêt du regard de l’artiste sur son travail, et d’autre la première exécution mécanique d’un travail à des fins commerciales.

 Les linogravures : la naissance d’un style.
L’artiste donne une nouvelle dimension à son travail : ce nouveau support lui permet d’aller plus loin dans sa recherche d’identité, lui donnant le pouvoir de marquer son empreinte dans la matière. Dans sa maison atelier, il découvre des cadres ou châssis qui devaient servir de fond pour les photographes. Il les récupère et leur donne une deuxième vie en les utilisant comme presse pour les linogravures. Jacques Brown utilise le linoléum comme matériau à partir des années 50, car il est simple et bon marché. Cette technique est fort semblable à celle utilisée pour le bois (la lithographie) mais le travail est plus rapide et plus spontané. Ce procédé permet de combiner les caractéristiques des reliefs découpés avec la liberté d’une ligne mordue. L’impression se fait mécaniquement avec une presse à bois. La justesse et la spontanéité de son trait dans le travail de la linogravure ont contribué à engager Jacques Brown dans ce choix de mode de traitement du dessin. Jacques Brown réalise 95 linogravures, datées de 1950 à 1952. De nombreux sujets sont abordés, le portrait, les sujets animaliers, les scènes de jeux d’enfant, la natalité mais surtout les scènes religieuses, dont plusieurs représentations du Christ en croix. On retrouve dans l’ensemble de ce travail les mêmes caractéristiques de traitement du trait que celui que l’on peut observer dans certains dessins des années 1949 et 1950 de Jacques Brown ; mêmes aplats, mêmes morphologies des visages, des corps, des attitudes. Quant à ces autoportraits, ceux ne sont plus, à l’évidence, des portraits proprement dit. C’est là le paradoxe, il s’agit d’autoportraits, mais non « portraits ». L’artiste a trouvé des formules tout à fait différentes pour établir sa propre identité. Jacques Brown utilise alors deux signes pour s’identifier : dans un premier temps la mise en abîme puis la signature. Il se crée un langage autonome : Jacques Brown est dans la voix de la pleine possession de son mode d’expression et de son univers de formes. 1 Propos recueillis lors d’une rencontre entre Jacques Delahaye et Michel Roudillon, les 27 et 30 mai 1992 dans son atelier de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts à Paris et à son domicile privé à Dieppe. Cf Annexe p39
 






 
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